Ce qu'il y a de scandaleux dans cette ratification par Bill Clinton du Communications decency act, c'est que, une fois de plus, les Etats-Unis font la part belle au business au dépend des libertés individuelles.
Les
réactions sont vives aujourd'hui aux Etats-Unis
dans la communauté de l'internet et les serveurs
appellent largement les surfeurs à s'exprimer
. La
loi de censure signée par Clinton interdit et se propose de
punir très sévèrement, l'indécence
publique sur le net, mais pas du tout le business de choses
indécentes quelles qu'elles soient.
Le texte précise clairement que seul celui qui propose de telles ressources en accés direct est dans l'illégalité. Si un serveur souhaite offrir aux surfeurs des images, textes, sons ou vidéos pornos, il ne risque rien tant qu'il oblige le visiteur à enregistrer son nom et lui délivre un mot de passe : l'accés n'est plus public, la morale est sauve, même si l'obtention de ce mot de passe est automatique. Celui qui est pénalisé, c'est M. Tout-le-monde qui s'exprime au travers des forums (newsgroups) de discussion du réseau. Lui ne pourra rien faire pour imposer une restriction symbolique de l'accés et se protéger vis à vis du Decency act. Les créateurs de serveurs continueront de s'en donner à coeur joie et ne souffriront plus de cette déloyale concurrence que constituent ces milliers de MM. Tout-le-monde qui fournissent sans contrepartie les éléments les plus authentiques qui font du réseau le premier média à l'échelle individuelle.
Une fois encore, un Président des Etats-Unis s'est
abaissé à céder au lobbying plutôt que
de faire de la politique au sens noble du terme. D'autant que dans
le cas du Communications Decency Act, il s'agit d'une attaque
frontale contre la constitution où les Pères
Fondateurs avaient pris soins d'écrire que les élus
américains n'ont pas le droit de légiférer
pour réduire la liberté d'expression ou la
liberté de la presse. Gageons que les hommes en robe noire
de la Cour Suprême ont en tête le premier
amendement de la constitution qu'ils garantissent.
Ecrivez à Bill Clinton !